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Photo du rédacteurAdora B.

Invention à partir des détournements d'acronymes

Ce jeu d'invention m'a été inspirée du jeu sur les détournements d'acronymes.


Pour oublier sa brève fissure au coeur d’une femme sans moeurs, il décida de fuir. Confinement ou déconfinement, rien ne l’arrêterait. En traversant le ciel, il pensait aux tourments de l’humanité : les coeurs brisés, les océans menacés, les espèces qui s’éteignaient, la peur d’oser, la soif de pouvoir qui régnait... Une fois à terre, il erra quelques jours en tant que passager. En chemin, il rencontra un gourou. Il lui expliquait alors qu’il était honteux et malheureux d’être humain sur cette Terre. Le gourou lui répondit : « Change ton regard et ta réalité sera tout autre. Pourquoi se gêner ? Pense à toi et heureux tu seras ! » Quelques jours plus tard, les journaux affichèrent à la une : « Accident mortel d’un Aztèque retrouvé en Italie, qui roulait à une vitesse de 175km/h avec une Ferrari rouge décapotable. Il était torse nu et avait une orange tatouée autour du nombril. » Admiratifs de son courage, les Mexicains inventèrent un dicton qui dit : « une orange pressée vaut mieux qu’une orange avariée ».

Adora B.


Confinement ou déconfinement, pour Adora ça ne changeait rien du tout. Elle avait décidé qu’elle aurait dès demain une orange tatouée autour du nombril, non mais…pourquoi se gêner ? Devrait-elle aussi se soucier des océans menacés ? Son bel étranger ne s’est pas posé tant de questions quand il s’est barré sans laisser d’adresse. Adora l’avait fait rechercher par un privé qui venait de lui envoyer un mail laconique « Aztèque retrouvé en Italie ». Adora en avait ressenti une brève fissure au cœur. Et avait repris le cours de sa vie chaotique, confinée / déconfinée selon le bon vouloir et les caprices d’un virus président... 

Sylvia Ratiney


Qui ne connait pas l’histoire tragique de Monsieur Lapin ? L’histoire raconte qu’une lapine squelettique qui vivait chez le curé, aimait en secret Monsieur Lapin, qui lui, était beau, musclé et très désiré. Elle rêvait de vivre une idylle pastorale. Malgré ses efforts de dissimulation, tout le village apprit la nouvelle et prenait un malin plaisir à dénigrer cette lapine bornée par le désir d’être aimée. Du matin au soir, elle se demandait : « comment oublier ma gêne ? » Et un lundi d’orage, elle décida de vouloir grossir par amour. Fini les carottes desséchées ! Elle commença un régime spécial grosseur, fait exclusivement de tartines myrtilles chocolat. Des résultats surprenants apparurent au bout d’une semaine, et Monsieur Lapin ne se fit pas attendre pour le remarquer. Il tomba fou amoureux de Mademoiselle Lapine. Ils clapirent, sautillèrent, batifolèrent, discutèrent, s’éprirent l’un de l’autre, apprirent à s’aimer. Ils vécurent heureux durant deux jours, jusqu’à ce que Mademoiselle Lapine se plaignait de douleur : « Brr, fais froid ! Je me sens toute chose ! » Elle tremblait, était rouge de fièvre et ne put plus parler. Elle mourut quelques heures après. Le docteur diagnostiqua une overdose de sucre. Monsieur Lapin, détruit, anéanti, rempli de remords et rongé par tant de superficialité, comprit trop tard que son âme était bien plus belle que son physique potelé. Il s’éteignit peu après. Au village, on fit aussitôt interdire les tartines myrtilles chocolat et on y prescrit de manger équilibré pour ne pas finir terrassé par un amour sans intérêt.

Adora B.

C’était le carnage ! La colère de nos artistes militants avait mis le pays en dessus-dessous. Les murs et les rues étaient remplis de graffitis, de peinture abstraite ou d’illustrations figuratives qui renvoyaient à l’art naif, l’impressionnisme, au cubisme, ou je ne sais quel mouvement artistique finissant en « isme ». D’autres soulevaient des pancartes sur lesquelles étaient inscrites les mots : « soyons moins stupides ! ». Quand on y réfléchit bien, l’art permet d’économiser les mots compliqués. Dans cette mobilisation esthétique, mais surtout tendue, j’avais décidé pour une fois de partager ma bonne humeur. Je me suis posée là un instant à concocter une idée qui plairait bien à ces virtuoses. « Imagine une brochette ananas nougat ! » que je me suis dit. Fallait bien inventer ! Je me devais d’être à la hauteur de cette poussée de génie. Je m’apprêtais à rentrer chez moi d’un pas déterminé pour façonner mes belles brochettes créatives. Mais le tonnerre s’abattit sur la ville, et il pleuvait des cordes. Même si je n’ai pu faire plaisir à ces héros se levant pour le pays, je ne me suis pas mise à culpabiliser comme à mon habitude. Au fond de moi, je me suis dit : « accepte et sois heureuse ! » J’ai finalement opté pour la distribution de parapluies.

Adora B.



"Oups ! Voilà Nos Impôts ! Quel ne fut pas mon désarroi en ouvrant ma boîte mail ce matin ! Jadis, cette mauvaise nouvelle trimestrielle nous arrivait par courrier. Or, le facteur, cet Ouvrier Généralement Malade, ne passant jamais avant les coups de midi, j'étais tranquille, au moins, jusqu'à mon déjeuner. Très gourmande, et pour oublier ces injustices pécuniaires, j'eus envie d'engloutir un Iceberg de Raviolis à la Mayonnaise ! N'en étant pas à mon coup d'essai, je terminai, une fois de plus, chez mon médecin et son Sourire Fortement Réconfortant. Celui-ci me mit en garde d'une éventuelle opération si je continuais à me nourrir de la sorte. Ultra Sensible du Bistouri que je suis, cette idée me tétanise tellement, que je jure de me nourrir sainement !

Caroline Caviglioli



Il était dimanche et nous devions aller pique-niquer près du lac. Même si j’étais en pleine crise aiguë de fainéantise, je pris mon courage à deux mains et enfila mon plus beau sous-vêtement tricoté. On ne sait jamais ce qui pouvait arrivé. Nous arrivâmes près de la rive et disposions le paréo fleuri sur le sol. J’admirais le paysage et goûtais pour la première fois ces fameux nougats réunionnais aux jujubes dont tout le monde me parlait. Après un temps d’inaction, je décidai de me baigner. À peine avais-je enlevé mes vêtements qu'un canard ivrement amoureux ne cessait de brailler. « Mais qu’est-ce que tu me veux, toi ?! » dis-je au canard sur un ton quelque peu irrité. Le bec du canard pendit, comme s’il faisait une mine, et il me répondit déçu et honteux « Rien à dire, au revoir ! » Il repartit tranquillement. « Chéri ! Tu as entendu ça ? » « Quoi donc ? » me questionna-t-il. « Le canard là, il vient de parler ! » Me prenant pour une folle, il m’affirma gentiment que j’avais dû rêver.

Adora B.


J'en ai vraiment assez de ces biscuits tout sucrés que tu manges à longueur de journée. Tu t'es vu dans le miroir ? Si tu sors ton popotin tout le monde va s'enfuir. Et tu auras beau pleurer sur ta belle silhouette disparue, crier de désespoir ça ne changera rien !! De toutes façons crier rend sourd. Ah oui tu réponds que tu agis comme bon te semble, que tu es libre de maltraiter ton corps... Liberté ô liberté te voilà bien malmenée. Bref si tu continues sur cette voie, je ne t'accompagnerai pas. Nous n'existera plus et tu sais bien que sans nous c'est foutu....

Corinne Molina

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